DF1.3 La relation éducative : La vie quotidienne

D. Lepage 26/01/2011

La vie quotidienne on la rencontre partout, elle fait nos vies, celles des personnes qui nous sont confiés, celles des institutions. Elle fait l'histoire de nos vies avec des évènements positifs et traumatiques qui marquent le temps de nos vies. Les actes de la vie quotidienne sont le terreau à partir duquel nous travaillons, ce ne sont pas un ensemble de tâches qui reviennent tous les jours et qui à la longue ressemblerait à la routine. La routine peut être néfaste et contraire à l'essence même du projet éducatif, du projet de vie. Devenir c'est se mettre en mouvement. Le quotidien, c'est l'ensemble des codes de conduites et des gestes qui débouchent sur une socialisation, mais aussi, nous sommes au cœur de notre mission dans la rencontre. Rappelons nous que nus sommes des êtres de relations et que sans cette dimension la vie ne trouve pas son sens. Le quotidien, dans notre travail commence par le « bonjour ». D'après le Petit Robert, le quotidien est un mot de XII ème siècle qui vient du latin quotidianus qui signifie « de chaque jour » « qui se fait et revient tous les jours » « journalier ». C'est un terme dans la littérature qui apparaît au XIX ème siècle au sens de « monotone » et « banal » comme ce qu'on voit tous les jours. Longtemps délaissé par les philosophes et les sociologues, parce que trop trivial, cette notion de quotidien intéresse aujourd'hui comme sujet d'étude et d'écriture. HEIDEGGER, HUSSERL, BERGSON, PONTY, SANCEAU, PEREC, BOBAIN. BEGOUT a fait une approche philosophique sur le quotidien a écrit « l'ambivalence du quotidien tient dans le fait qu'il ne se laisse jamais enfermer dans une attitude, il balance sans cesse vers l'ordre familier et l'ouverture vers l'inconnu ».

Questions : Quelle est la forme du quotidien qu'on retrouve en stage ? Comment on définit se quotidien ? Quelles sont ses atouts et ses limites ? Quel est le rôle de l'éducateur dans la vie quotidienne ?

BEGOUT dans (p°42) « si la vie courante correspondait véritablement à l'image caricaturale que l'on s'en fait, sous les aspects de la banalité (la grisaille du quotidien) elle ne serait plus vivable. Qui supporterai en effets de refaire chaque les mêmes choses, de rencontrer les mêmes gens dans les mêmes situations ? En vérité, le monde quotidien est loin de se réduire à cette répétition stérile qui lui sert trop souvent d'image. Assurément, le quotidien se répète, c'est là même son trait distinctif. Mais la répétition qui le constitue en propre et lui fournit cette consistance dense et continue qui garantie sa réalité ne devient qu'exceptionnellement routine. Sous ses aspects monotones, il cache une nature dynamique et pluriel qui déjoue toute fixations dans le même ». On est loin de ce qu'est la routine. Routine : Habitude d'agir et de penser toujours de la même manière avec quelque chose de mécanique et d'irréfléchi. Ensemble des habitudes et des préjugés considérés comme faisait obstacles à la création et aux progrès. BRICHAUX l'éducateur est un professionnel de ce quotidien, il valorise la vie quotidienne en la définissant comme une « construction socio-psychologique complexe. » Derrière la banalité apparente des actes, des gestes, des paroles, des silences, des postures se cache ou se dévoile une partie essentielle de la condition humaine : C'est le cadre de l'intervention de l'éducateur. A l'origine, nous intervenons dans le partage de la vie quotidienne des usagers, même si ans certains champs professionnels, le partage s'est réduit au récit qui nous permet d'appréhender le quotidien (exemple AEMO). Pour GENDREAU, le quotidien revêt une dimension pédagogique qu'il nomme la « pédagogie de l'insignifiant », en effet, qui se rappelle comment il a apprit des gestes aussi insignifiant que faire ses lacets, se brosser les dents, fermer des boutons. La relation éducative prend pourtant appuis sur des activités aussi pragmatiques que la toilette, le repas, le réveil, des achats, un courrier, des dessins, ... Le quotidien n'est plus seulement le cadre de l'intervention, mais un support / outil de la rencontre. Rappelons la définition de LEMAY « l'éducateur est un thérapeute intervenant dans et par l'évènement quotidien. » ROUZEL, notre travail d'éducateur est d'assurer le quotidien et ses bases, il faut garantir le quotidien (emplacement des clés, …). La première fonction est de garantir ce fonctionnement quotidien, mais attention à ne pas se limiter à cela. Il affirme que les éducateurs sont les gardiens du quotidien. Ils assurent le quotidien des usagers qui constituent une base à la construction de la personne (cf, pyramide de MASLOW). Attention, ils ne délaissent pas non plus l'imprévu, seconde dimension du quotidien que l'éducateur doit assurer. « Quand ça tourne trop bien, ça tourne à l'enfer ». ROUZEL , trois axes assure le quotidien : l'espace (espace institutionnel, ses murs, son architecture, conçu ou pas pour l'exercice de l'éducation spécialisée, mais également l'histoire et les légende attachée à chaque institution), le temps (il participe au quotidien en lui donnant son rythme. Condition pour accompagner et éduquer des personnes, souvent très déstructurées dans leur organisations temporelle. Il balise le quotidien. Il permet la séparation, le passage du cadre collectif au cadre familiale, et vice et versa), collectif (c'est le moteur de l'institution, porteur d'une dimension humanisant. Si nos sociétés se déshumanisent, c'est qu'on a fait disparaître le collectif, on se méfie des groupes, mais le virtuel nous y ramène(facebook, …) C'est le collectif qui créé l'imprévu et les éducateurs doivent faire preuve d'un minimum de conscience politique pour réintroduire dans le quotidien un peu de désordre.) Enfin, pour ROUZEL, le quotidien est un lieu de transfert et c'est la relation quotidienne entre l'éducateur et l'usager qui fait que le second (usager) attache au premier (éducateur) la possession de ce qui lui manque. Il revient alors à l'éducateur la tâche de mobiliser tout ce qui, dans le quotidien peut selon l'expression de FREUD lui permettre de manœuvrer le transfert. Donc, pour ROUZEL, le quotidien est la condition de la construction de l'individu et le cadre de l'intervention de l'éducateur. Le quotidien est un outil à la pratique et l'espace temps de la rencontre. Enfin, un mélange de routine et d'imprévus que l'éducateur doit assurer.

Quelle est la forme du quotidien que vous rencontrez en stage ? Handicap : Rituels adaptés aux besoins de chaque usager. Individualité ds la prise en charge en fonction des capacités de chacun Habitudes de vie qui s’adapte pour fuir la routine. Quotidien rythmé par les habitudes de chacun. Enseignement et scolaire. Maintien des habitudes pour rassurer.

Insertion/protection de l’enfance : Quotidien rythmé par l’autonomie. Base sur le volontariat. Attente de la demande de l’usager. Gestion de l’administratif. Santé mentale : repas thérapeutiques ateliers thérapeutiques. Levé ,douche, coucher

Comment définir le quotidien ? Du latin « quotidianus ». Actes de tous les jours auquel on donne un sens dans nos actions et interventions.

Le quotidien en éducation spécialisée : espace qui forme la rencontre et permet l’échange.

Les atouts : pose un cadre sécurisé et sécurisant. Le quotidien est un outil de travail qui permet de faciliter la rencontre et donc le suivi de l’usager. Permet d’apporter un repère spatio-temporel. Les limites : risque de ne pas faire évoluer le quotidien et donc de s’enfermer dans une routine se limitant à l’action répétitive dénué de sens. Risque de ne pas valoriser l’individualité de chacun. Le quotidien peut prendre trop de place et ne pas permettre a l’usager de faire ses propres choix et ainsi ne pas respecter ses besoins.

Quel est le rôle de l’éducateur dans la vie quotidienne ? Assurer un accompagnement, observer, analyser et interpréter les actions du quotidien pour proposer des axes de travail plus adaptés. Donner du sens au quotidien pour éviter la routine. Impulser le quotidien et ainsi être un élément moteur. Permettre à certaines personnes de prendre des initiatives. Thomas, Jonathan, Etienne, Benjamine, Charlotte, Pauline, Geoffrey, Fanny, Elodie, Marie, Cindy