Pour ce premier stage, je découvre le secteur de la protection de l'enfance. Le mot « enfant » vient du latin infans qui signifie « celui qui ne parle pas ». Grâce à cet éclaircissement sémantique, nous pouvons plus clairement comprendre, avec cette racine latine déshumanisant l'enfant et le classant au même rang que l'espèce animale, qu'à l'époque des Gaulois le père avait le droit de vie ou de mort sur ces enfants, et que la loi romaine autorisait à un père d'accepter ou de refuser un enfant à sa naissance. La première avancée sur la question de l'enfant date seulement de 1793, avec l'enseignement primaire gratuit et obligatoire. Il faut attendre 1978 pour que soit formée à l'ONU une commission statuant sur une déclaration des droits de l'enfant, qui aboutit le 20 novembre 1989 à la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, ratifiée par 192 pays. Dans un courant de pensée ancestral qui dévalorisait le statut de l'enfant, la protection de l'enfance va alors trouver son essor, afin d'aller dans le sens des avancées juridiques et en travaillant sur l'évolution des mœurs par le biais de la sécurité des enfants, mais aussi par le dialogue avec les responsables de la situation menaçant l'enfant. Mon premier stage se déroule au SAUH (Service d'Accueil d'Urgence Havrais). C'est un foyer d'accueil d'urgence habilité Aide Sociale à l'Enfance, Protection de l'Enfance. Il est mandaté par l'article 375 du Code Civil pour accueillir des mineurs dont la sécurité physique, psychique et/ou morale est déclaré en danger. Le SAUH accueille des enfants et des jeunes âgés de trois à dix-huit ans. C'est un internat de courte durée. Les enfants et jeunes y sont placés sur décision juridique ou administrative d'un juge pour enfant, et par le biais l'Aide Sociale à l'Enfance, dans le but que soit effectuée une évaluation de leur situation psychologique et familiale, en vue d'une réorientation visant à trouver la solution la plus appropriée et garantissant leur sécurité. Afin de vous présenter ce public, j'examinerai les différentes causes de placements des jeunes fréquentant ce foyer de l'enfance. Tout d'abord, nous verrons que la cause fédérant le placement de ces enfants, est, le plus souvent, celle de la parentalité défaillante, puis nous examinerons les causes plus précises (maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles). Enfin, je développerai les éléments cliniques associés à l'enfance en danger, qui régit le travail des éducateurs au quotidien.

I. Défaillance de la parentalité.

« L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l'enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité. » Art. 375-1 du Code Civil. Dans cette nouvelle ère où l'enfant n'est plus soumis aux décisions parfois arbitraires de ses parents, il est aujourd'hui un être de droits et de devoirs. Avant les années soixante, les normes éducatives étaient l'obéissance, le respect de l'autorité et la conformité à la société dans laquelle l'enfant grandit. Les mauvais traitements ont toujours existé, mais depuis une cinquantaine d'années, on voit émerger une prise de conscience sur ce sujet, résultant de la reconnaissance de la personnalité de l'enfant et de ses droits. Dorénavant la norme éducative familiale en vigueur est basée sur une éducation non-violente, anti-autoritaire et l'association de l'enfant à toute décision le concernant. Dans le contexte des lois sur l'autorité parentale et les droits de l'enfant, il est clair que les enfants et jeunes accueillis au SAUH sont victimes d'une défaillance de la parentalité. Les parents sont dans l'obligation d'assurer la sécurité de leur enfant. Dans certains cas, cette défaillance ne provient pas de la maltraitance d'un d'entre eux, quelle qu'elle soit, mais de l'entourage familial ou amical. Dans ces conditions, il peut être reproché aux parents de ne pas avoir garanti la sécurité de leur enfant. Et en cas de déni de leur part, le placement peut s'avérer nécessaire. Par ailleurs, le SAUH accueille des mineurs étrangers, livrés à eux-même dans un pays dont ils ne connaissent rien. Le service leur vient donc en aide dans toutes les démarches administratives nécessaires à leur situation, mais leur apporte surtout un soutien psychologique obligatoire pour surmonter un tel isolement. Le sens premier de parentalité évoque « la fonction d'être parent ». Il renvoie à une certaine notion de compétence, qui elle-même peut être définie en fonction des besoins avérés de l'enfant pour son bon développement psychique, psychomoteur et social. A. Maslow a établi une liste des besoins fondamentaux de l'enfant : « besoins psychologiques, sécurité, appartenance et amour, estime, réalisation de soi, savoir et compréhension, besoins de découverte, besoins esthétiques ». Dans le cadre d'un placement provisoire ou d'un accueil provisoire d'urgence – mesures amenant les jeunes jusqu'au SAUH – les enfants accueillis ne sont pas forcément en carence de tous ces besoins mais de plusieurs de ces items, ou encore d'un seul d'entre eux, déterminant pour leur développement. Selon Yves Tyrode et Stéphane Bourcet, ces défaillances dans « la fonction d'être parent » constituent « une réelle violence physique dans la mesure où les parents ne leur prodiguent pas tous les soins nécessaires à leur développement » . Ces auteurs appellent cela de la maltraitance et même des « sévices par omission ». La situation de Marine, fillette de huit ans, scolarisée en CP en CLIS, va me permettre d'illustrer mon propos. Marine a été accueillie dans le cadre d'un A.P.U. (Accueil Provisoire d'Urgence) de cinq jours, suite à l'hospitalisation de sa mère. Cette dernière a été retrouvée chez elle, par le CMS qui suit la famille, sous l'emprise de l'alcool et dans l'incapacité de prendre en charge son enfant. Marine a donc été amené en lieu sûr, en l'occurrence le SAUH, par les services sociaux. Une évaluation a été réalisée par les éducateur du SAUH, afin d'éclairer la situation familiale et de faire des propositions lors de l'audience prévue pour le cinquième jour d'A.P.U. avec le juge pour enfants. A l'issue de cette audience, le juge s'est prononcé sur une ordonnance de placement provisoire de six mois. Mis cette décision doit être replacée dans son contexte. Tout d'abord, les parents de Marine sont séparés, depuis peu. En 2008, Marine confie à son père des faits d'agressions sexuelles et d'attouchements de la part de son demi-frère. Les procédures policières et judiciaires sont mise en œuvre à l'initiative du père de Marine. Sa mère reste longtemps dans le déni face au viol dont a été victime sa fille, en utilisant, par exemple, tout son argent dans les transports, pour rendre visite à son fils tous les weekends au Centre Éducatif Fermé où ce dernier a été placé suite aux évènements. Au vu de ces éléments, une prise en charge psychologique avait été préconisée pour Marine. Les rendez-vous sont annulés à plusieurs reprises par la mère, sans trop d'explications. Suite à cela, et aux signalements faits par rapport au comportement d'Alexis, le petit frère, les équipes de secteur proposent donc au couple une Aide Éducative à Domicile. Ils refusent catégoriquement l'aide. Au vu du manque de collaboration et de nouvelles observations inquiétantes, une mesure d'Investigation d'Orientation Éducative est préconisée en 2009, par le CMS, où se trouve dénoncée la fragilité psychologique de Madame D., des suspicions de dépendance à l'alcool du couple, l'absence de soins et la banalisation du viol de Marine par sa mère, les difficultés scolaires de la fillette et le comportement plus qu'alarmant de son petit frère Alexis. En raison de la dégradation de la situation, l'absence d'implication des parents, le climat violent régnant entre les parents, la forte alcoolisation répétée et constatée de Madame, le déni de Monsieur par rapport aux dangers encourus par ses enfants, le juge pour enfant a donc prononcé une ordonnance de placement provisoire de six mois pour les deux enfants, confié à l'Aide Sociale à l'Enfance, et donc au SAUH. Le but est de rétablir un équilibre dans les relations parents-enfants, faire prendre conscience aux parents des besoins et de la fragilité psychologique de leurs enfants et inciter fortement Madame à entreprendre une démarche de soins. Cette situation reflète les carences éducatives dont peuvent être victimes les enfants. Elles menacent leur sécurité morale, par l'absence de soins qui auraient dû suivre les traumatismes subis, comme par exemple dans le cas de Marine, ceux attentant à sa sécurité physique, par l'incapacité de la mère à s'occuper de la vie quotidienne, notamment lors de ses moments de forte ébriété où elle laissait les enfants gérer les tâches qui devaient lui incomber. Par ailleurs, quelques jours après l'audience avec le juge pour enfants, la petite Marine a révélé, auprès de son éducatrice garante et de moi-même, subir des maltraitances physiques de la part de sa mère. En accueil d'urgence, les raisons de placements résultent parfois d'un facteur de défaillance de la parentalité, mais les causes peuvent être également multiples. Tout comme dans le cas de Marine, les enfants peuvent être victimes à la fois de carences éducatives, de maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles.

II. Maltraitances

Selon la définition du Larousse, la maltraitance correspond à « des mauvais traitements envers une catégorie de personnes ». Dans ce cadre, la « catégorie de personnes » dont nous parlons désigne les enfants. L'enfance maltraitée comprend de nombreuses formes de violence, et elle est certainement la problématique la plus récurrente du Service d'Accueil d'Urgence Havrais. Selon l'Article 19 de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant, la maltraitance renvoie à «  toute forme de violences, d'atteintes ou de brutalités physiques et mentales, d'abandon ou de négligences, de mauvais traitements ou d'exploitation, y compris la violence sexuelle... » Je développerai donc ici les trois principales formes de maltraitances, physiques, psychologiques, sexuelles, inhérentes au public du SAUH.

a. La maltraitance physique La maltraitance physique désigne les violences volontaires ou l'absence consciente de soins provoquant des traumatismes corporels chez les mineurs. Depuis une trentaine d'années, on assiste à une prise de conscience des services non médicaux en matière de signalements de mauvais traitements. Les lésions traumatiques sont multiples. Elles peuvent être parfois dues à de simples accidents, mais certaines sont caractéristiques des mauvais traitements. Les lésions les plus courantes dans ce cas de figure sont certainement les ecchymoses situés sur le tronc, les lombes, les fesses, la partie interne des cuisses, les joues, le cuir chevelu. Les marques de doigts peuvent faire penser à des gifles ou une ouverture forcée de la bouche. Des marques présentes sur le dessous des avant-bras sont souvent caractéristiques d'un enfant mettant les bras devant son visage dans le but de se protéger des coups. Les plaies sont également courantes sous formes diverses, griffures, brûlures, plaies linéaires faisant suite à des coups de fouet, de martinet ou de ceinture, ou plaies par instruments tranchants. Les lésions endobuccales (au niveau de la luette et du voile du palais), évoquant l'introduction forcée d'une cuillère ou d'un liquide bouillant, et les plaies génitales, évoquant la punition, doivent fortement attirer l'attention. Alexandre et Yann, deux frères âgés respectivement de six et neuf ans, sont arrivés au SAUH suite au signalement de leur école. Les professeurs des écoles de chacun des garçons et l'infirmière scolaire ont relevé à de nombreuses reprises des lésions sur les bras des enfants, dans le dos, et plus inquiétant encore, des plaies sur les genoux des garçons, qui se révèleront avoir été causées par de longs moments passés à genoux sur une tige de fer, dans le garage obscur, dans un but punitif.

b. la maltraitance psychologique. La maltraitance psychologique peut être définie selon différentes formes : le rejet, l'indifférence, la corruption, le terrorisme parental, l'isolement, le confinement et le dénigrement. On peut considérer la maltraitance psychologique comme un dysfonctionnement dans les relations parents-enfants. Sandra, quatorze ans, déscolarisée depuis 7 mois, à cause de fugues à répétition, est arrivée au foyer en septembre 2010, mais n'y a jamais passé plus de cinq jours consécutifs. Cette jeune fille est née du viol de sa mère. Cette dernière rejette sa fille depuis toujours, en parle ouvertement, y compris devant elle, tout en la dénigrant à chacune de leur entrevue. Cette attitude maternelle est de l'ordre de la maltraitance psychologique. La cause de ce type de maltraitance peut être issue de la pathologie psychiatrique des parents. Les parents atteints de pathologies psychiatriques peuvent exercer des violences psychologiques sur leurs enfants, mais il ne faut pas considérer cela comme la règle. Les pathologies mentales altèrent la communication et les enfants peuvent en subir les conséquences. Ces parents sont souvent en difficulté dans la relation à l'enfant car l'impulsivité et l'instabilité psychologique qu'ils présentent, rendent difficiles le besoin de limites et de règles éducatives nécessaires aux enfants. Néanmoins, l'éducation et la sécurité d'un enfant ne sont pas en danger lorsqu'il s'agit de la pathologie d'un seul des parents, que le second présente une structure mentale saine et peut être garant du bien-être de l'enfant. c. la maltraitance sexuelle. La maltraitance sexuelle peut être définie sous deux aspects, passive ou active. Il est entendu sous le terme « passif » un climat équivoque dans les rapports entre adulte-enfant. C'est « l'absence de protection, de règles, de lois, d’écoute, d’éducation et d’informations relatives à la sexualité et la promiscuité sexuelle »selon Yves-Hiram Haesevoets. La maltraitance sexuelle active désigne l'inceste, le viol, les attouchements et toute utilisation de l'enfant à des buts pornographiques ou de prostitution. La maltraitance sexuelle est selon les spécialistes la violence la plus dévastatrice que l'on puissent faire à un enfant, surtout quand il s'agit d'inceste car le tabou qui règne autour de cette question est fondamental dans la construction psychologique et psycho-affective du futur adulte. L'enfant violé sera plus sujet à développer des troubles du comportement ou de la personnalité.

III. Éléments cliniques associés.

Les raisons de la maltraitance exercée sur l'enfant sont souvent dues à un écart entre enfant imaginaire et enfant réel. Les parents, et souvent la mère, ne sont pas en capacité de surmonter le deuil de l'enfant rêvé, réagissent de manière inappropriée, et relient leur mal-être à une seule cause : l'enfant. Ces enfants victimes vivent au quotidien dans un climat de grande violence. Ils développent des techniques diverses pour alerter leur entourage ou pour s'en échapper. Ils présentent une absence de développement psycho-affectif. Les troubles peuvent apparaître plus ou moins tardivement. Ainsi l'enfant victime développe parfois un fonctionnement par mensonges ou par fugues. Au niveau des réactions les plus visibles, on constate des violences envers autrui, des trajectoires délinquancielles, addictives : Mickaël, 17 ans, toxicomane avéré, écrase tous les médicaments à sa disposition, dans le but de les inhaler, et ainsi de pallier sa dépendance. La dépression, l'isolement, la violence envers soi-même, voire le suicide sont d'autres manifestations, parfois plus discrètes, de ces troubles. La maltraitance psychologique a un effet destructeur sur le développement psychique des enfants, et bien plus que la maltraitance physique. Tous les troubles pouvant résulter de cette violence s'aggravent en fonction de leur fréquence, durée, et intensité. Les troubles du comportement pouvant être développés par ces jeunes, se dévoilent sous plusieurs formes : retard du langage, retard psychomoteur, difficultés scolaires voire absentéisme, troubles du sommeil, troubles du comportement alimentaire . Certains sont sans cesse agités, et associent cette instabilité psychomotrice à de l'agressivité. Ces enfants semblent incapables de se fixer des limites, allant jusqu'à provoquer des situations de danger, pendant que d'autres s'inventeront un monde imaginaire pour échapper au stress ambiant. Toutes ces pathologies font partie du quotidien du Service d'Accueil d'Urgence, et doivent être gérées au jour le jour, dans un but unique, assurer la sécurité physique et psychologique de l'enfant. Alexandre, 6ans, est arrivé au SAUH depuis un mois, suite à des maltraitances physiques de la part de sa mère et de son beau-père. C'est un enfant très agité tout au long de la journée, mais le moment le plus délicat, pour lui comme pour les éducateurs, est celui du coucher. Il est envahi de stress et met en place toutes sortes de stratégies (positives ou négatives) pour que l'adulte s'occupe de lui et qu'il puisse ainsi repousser au maximum l'endormissement. De ce que j'ai pu constater, il est nécessaire, lors de l'accueil d'un enfant au SAUH, de redéfinir les règles simples de vie en société. Ces enfants arrivent souvent, dans cette structure, avec des représentations sur les rapports de force adulte-enfant basées sur la violence, mentale ou physique. Dans ce cas, il leur est informé que toute relation doit être basée sur l'écoute,la parole et le respect de chacun, mais surtout, ce principe doit leur être répété quotidiennement. Notons enfin que dans certain cas, le placement vient d'une logique inverse. C'est-à-dire, l'enfant a développé des troubles psychologiques graves et est placé, ceci dans le but d'assurer la sécurité du reste de la famille. C'est le cas d'Anthony, 14 ans, placés par mesure administrative, à la demande de sa mère. Ce jeune présente une structure mentale très fragile et devenait régulièrement violent envers sa mère et ces sœurs.

Pour conclure, il n'existe pas de famille maltraitante type, que ce soit au niveau psychologique, psychiatrique ou social. Les familles défavorisées, monoparentales, ou à problématiques multiples sont souvent montrées du doigt. Cependant, elles sont plus exposées au contrôle social,(bénéficiaires de l'AAH, RSA, suivis psychologiques ou médicaux...) et par conséquent plus fréquemment présentes dans les études faites sur le sujet de l'enfance en danger. Il a été prouvé que les violences physiques, psychologiques ou sexuelles sont présentes dans toutes les couches de la société. Ces parents maltraitants en arrivent à des agressions impulsives dans une démarche de contrôler l'enfant un peu trop remuant. C'est pourquoi, dans le cadre du SAUH, l'éducateur se doit de venir en aide à l'enfant dans son développement mais également travailler avec les parents dans l'optique de rétablir des relations parents-enfant sereines.

BIBLIOGRAPHIE

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