La prise en charge des enfants victimes de maltraitance

On rencontre de plus en plus d'enfants confrontés aux actes sexuels ou aux enfants sexualisés. La question est : Il y a t'il plus d'enfants sexualisés ou est ce qu'on en parle plus ? Les deux réponses sont vraies. Dès le premier contact avec l'enfant, on peut avoir des signes concernant ce type de maltraitance (exemple : lors d'une admission avec les parents, l'enfant de dix ans dit « je ne veux pas aller en foyer car je ne veux pas me faire violer »). la quasi totalité des enfants qui sont en institution et sont sexualisés l'ont été dans le milieu familiale (famille proche ou plus éloignée). Certains enfants en parlent, alors que d'autres n'en parleront jamais, on remarque alors que par leur comportement ils ont été sexualisés. On a affaire à des familles qui se sont enfermées. L'enfermement de la cellule familiale du monde extérieur / ordinaire devient une cellule sociale, c'est à dire qu'elle est autonome culturellement mais aussi au niveau des lois (l'interdit de l'inceste n'est donc pas prit en compte). Ces familles ont perdu tout sens des valeurs fondamentales et l'abolition des repères générationnels (les parents n'ont aucune notion). Souvent, la régulation du plaisir est moins forte, les pulsions sexuelles ne sont pas non plus régulées. Ces familles ont perdu la notion de transgression de règles. Le travail avec ces familles est difficile car ne comprennent pas qu'elle les transgressent. Ce sont des familles qui ont un lourd regard négatif car sont en marge de la société. Cela peut entrainer un sentiment de narcissisme à avoir qui peut passer par le viol (permet n sentiment de toute puissance). Parmi le sexualisation d'enfants, il y a la tolérance ou l'obligation de la part des parents (exemple : regarder des pornos en famille ou que les parents cautionnent). Le chômage et l'oisiveté n'arrange pas les choses car les parents s'ennuient. On fini par avoir une image de soit tellement dévalorisée que l'activité sexuelle permet de penser qu'on créé quelque chose pour soi et pour l'autre. Le point de vue de l'enfant dans cette situation : Si les abus commencent quand il est petit, il assimile sa sexualisation comme quelque chose de normale. La marginalité culturelle de la famille est perçue par l'enfant lorsqu'il s'ouvre au monde extérieur (école). Ce n'est pas parce que l'enfant s'en rend compte qu'il a les mots pour en parler. Ils n'ont pas la compréhension réelle. Un enfant abusé est en souffrance par l'abus mais aussi par les carences et le sentiment d'abandon. On ne peut pas travailler le deuil du parent à dix ans, il est trop jeune. Le fait de violer met la victime en position de dominé / soumission. Ce n'est pas possible de commettre un viol sur quelqu'un qu'on considère comme égal à soi, il faut que la victime soit en position de soumission, il y a un phénomène d'objectivation de la personne abusée. Les violeurs d'enfants, ont un égo en souffrance. Les enfants naissent avec une confiance en l'adulte, excepté ceux qui ont été violentés pendant qu'ils étaient dans le ventre de leur mère. La confiance est liée à la survie, elle est inhérente à la nature humaine, pour qu'elle disparaisse, il faut qu'il y ait masse de carences, violence etc. Seulement, quand l'enfant a perdu la confiance de l'adulte, il est très difficile de le lui faire de nouveau accepter. Quand on devient pubère, l'inconscient est habité par le fait qu'ils sont potentiellement partenaires d'actes sexuels. Dans la famille, je ne peux pas aimer comme je suis capable d'aimer, donc l'adolescent va voir ailleurs (il n'y a plus de danger potentiel), il y a donc une rupture (avec u comportement déviant) avec la famille car il y a un danger avéré. Paradoxe éducatif : Actes mis en place par l'enfant est un système de défense (survis) : insulte, violence, … En institution, on lui demande de taire tout cela, de taire son mécanisme de défense qui lui a prit des années à mettre en place. Les enfants cherchent à avoir la même relation qu'ils ont avec les éducateurs que celle qu'ils ont eu avec leurs parents : séduction. Un enfant qui vit dans une grande carence, va associé la relation sexuelle forcée comme réponse à son manque. C'est difficile de travailler avec un enfant qui a ressenti du plaisir pendant l'acte car il ressent de la culpabilité +++. Les signes : Sommeil séquentiel, les conduites à risque, l'encoprésie dû à un fécalome, un non respect de son corps (laissé allé physique), langage sexualisé, être très mal à l'aise devant un appareil photos et / ou une caméra, profond déficit de l'estime de soi, difficulté de se sentir coupable, difficulté à éprouver du respect (n'ont pas reçu de respect et ne se respect pas), dépression chronique, masturbation compulsive de façon inconsciente, grande précocité de l'expression de la libido. La majorité des abus sexuels sur enfants sont fait par des mineurs (adolescents). Souvent, les mères des enfants accueillis font vivres souvent leur enfants dans un climat incestueux. Ces mères ont souvent des relations amoureuses peu stables. Il y a des mères qui sont inconsciemment incestueuses (à la toilette insiste sur les parties génitales => masturbation). Parfois, les limites du passage à l'acte sont franchies, il y a alors inceste. Au niveau de notre société, l'image de la mère abuseuse est plus difficile car on lie la mère à la maternité. On retrouve dans des situations la passivité de la mère lors de l'abus du père au beau-père. D'autres assistent voir participe à l'abus. Parfois l'enfant est l'exutoire de la cellule familiale (quand problème il y a dans la famille on se défoule sur eux), il se met en place toutes sortes de symptômes. Souvent, les abusés, ils le révèlent qu'à l'âge de l'adolescence ou adulte car ne comprennent pas la pulsion sexuelle (= qui arrive à la puberté). Ils ne comprennent pas le pourquoi de l'acte, le sens profond. C'est à partir du moment où ils sont matures qu'ils peuvent comprendre la totalité de ce qu'ils ont vécu, la nature de l'acte. Ils prennent en compte le fait qu'ils ont été l'objet d'une pulsion sexuelle. Prévention : Atelier expression, contes (déjà existants), => ne pas aller trop loin car on peu blesser des enfants. Les éducateurs ne réparent pas ce qui s'est passé, on ne travaille pas dans l'oubli. Il faut partir du principe que l'enfant qui a été sexualisé, abusé ne sera plus jamais le même. On peut aider cet enfant à y grandir mais différemment. On travail dans le sens d'une reconstruction. La violence d'un abus sexuel fait ressortir une force de reconstruction que l'éducateur doit soutenir et accompagner. On doit les aider à faire sortir, à repérer au préalable ces ressources. Le meilleur support est la conviction qu'on peut y arriver, à dépasser ce traumatisme.