Lepage 27/09/2010

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L'éducation a toujours été un soucis, un acte naturel, par lequel l'homme permettait à ses petits de survivre, de vivre dans la communauté et lui permettre d'évoluer. Toutes les sociétés éduquent, même différemment. Éduquer apparaît au 14 ème siècle et restera jusqu'au 18 ème. Il y a une racine latine : Educere (conduire vers, conduire hors de soi, faire éclore) Educare (élever, instruire, discipliner, dresser, former par l'éducation) Voir schéma. FREUD disait qu'éduquer était impossible, comme celle de gouverner et soigner, car il lui appliquait un caractère impossible, car incertaine, et que rien ne peut advenir sans l'aide de celui à qui elle s'adresse.

I. Du modèle assistantiel au modèle disciplinaire A la fin du 17 ème siècle fleurissent des traités d'éducation. Cela dit que l'éducation était naturel et qu'à partir du 17 ème, ne va plus de soi. La question de l'éducation se pose, jusqu'à s'écrire. En 1762, ROUSSEAU publie Émile ou de l'éducation, il s'interroge sur la nature de l'enfant et sur la pédagogie, il s'est lui même confronté à la question de l'éducation, il a trouvé ça si difficile qu'il à abandonné celle de ses propres enfants. « Jamais je ne m'occuperait d'un enfant cacochyme (idiot, déficient) parce qu'inutile à lui même et à la société, qu'un autre que moi s'en occupe, je consent cette charité. Le clivage est donc posé entre une éducation destiné aux futurs citoyens utiles qui sera qualifié d'éducation nationale au 18 ème et qui sera qualifié de spécialisé non pas en raison d'un savoir faire développée mais plutôt en référence au caractère particulier du public concerné. » Jusqu'ici ce n'était pas la particularité du public au sens de ce qu'il peut avoir d'étranger à soi mais la reconnaissance d'une certaine similitude qui mobilisait les religieux et les philanthropes. Le nécessiteux, le déviant, était reconnu comme un prochain ou un alter-ego, c'est au nom de la charité et de l'altruisme et dans un soucis de maintenir dans la communauté que pendant des siècles ce sont développée toutes sortes d'aide rattachées à un modèle assistantiel. C'est en s'appuyant sur la distinction des publics que l'aide va s'institutionnaliser à travers différents sortes d'enfermement : la prison, l'hôpital général, puis l'asile. Ces la fonction de gardien qui prévaut dans ces lieux et c'est un modèle disciplinaire qui s'impose. A partir de la révolution, l'enfermement en prison est prononcé comme une sanction pénale, la prison se voulait expiatoire et corrective, forgeant la morale par une soumission à l'obéissance. Ce ne sera pourtant qu'un lieu où les détenus subiront tout type d'abus de la part des gardiens et entre eux. Toutes les formes de délinquance s'y mêlent, et les prisonniers en sortent plus encrés dans l'impunité qu'avant leur détention. A l'époque, majeurs et mineurs sont mélangés. Les pauvres, infirmes et orphelins sont recueillis depuis le moyen age par des congrégations religieuse dans les auspices, hôtels dieux et les hôpitaux. A leur service on avait des frères / sœurs convers qui partagent la vie de ceux qu'ils accueillent ou qu'ils soignent. L'hôpital général succède à ces structures au 16 ème mais il s'agit toujours d'y contenir toutes sortes de marginalités, plutôt que de secourir. Les religieux se voient remplacer ou seconder par des gardiens qui ont souvent été des anciens détenus. Beaucoup de congrégations quittent l'hôpital auspice et hôtel dieux et vont préférer se retourner vers les actions spécifiques auprès des pauvres, orphelins et infirmes. Enfin, à l'asile c'est le lieu de la folie où on se doit de surveiller et d'occuper, mais on se doit également d'essayer de soigner. C'est ... qui conditionne le mieux être des patients. PINEL (psychiatre 1745-1826) est celui qui enlève les chaines aux fous, il montre l'importance de l'environnement dans le déclenchement, la persistance et l'aggravation de la maladie mentale. ESQUIROL (1772-1840), c'est un élève de PINEL qui va donner à la déficience intellectuelle, le nom d'idiotie (en grec veut dire « particulier » et latin « ignorant »). En 1838, l'asile devient l'hôpital psychiatrique et il se structure autour du pouvoir médical. ITARD (1774-1838) médecin militaire qui prend en charge un enfant sauvage de 10 ans qu'il va nommer Victor (marche à 4 pattes et n'a pas de langage), il est retrouvé par es paysans dans une forêt de l'Aveyron et est envoyé dans une institution pour les enfants sourds à Paris où travail ITARD qui va le prendre en charge pendant plusieurs années, y compris à son propre domicile. ITARD y croit mais va abandonner car Victor ne fait pas de grand progrès, c'est la « nourrice » qui va alors s'en occuper, Victor va décéder à 25 ans et était en fait autiste. ITARD s'en est occuper pendant 11 ans. SEGUIN (1812-1880) travail avec ITARD et va s'occuper d'enfants déficients mentaux, sa théorie est que leur cerveaux ne sont pas malade ni de structure anormale, mais ils ont subie un arrêt dans leur développement avant / pendant ou après la naissance. Il va proposer des exercices pédagogiques, qui allient le travail intellectuel à des stimulations sensorielles. Il introduit également une dimension affective. BOURNEVILLE (1840-1909) va classer / catégoriser les différents handicaps en défendant l'idée que les malades mentaux ne sont pas le mal incarné mais sont digne d'un diagnostic, il est anti-clérical anti-républicain, il va défendre les infirmières, et créer des classes spéciales et institutions pour sortir les enfants des asiles, on ouvre donc des établissements spéciaux pour les idiots (250 – 300 lits pour un instituteur spécialisé et un médecin). La difficulté est que les établissements n'int jamais distingués les enfants et les adultes pour des prises en charge spécifiques, et c'est de cette tentative de l'asile et prison que vont peut à peut naître des établissements spécialisé pour les enfants avec au 19 ème siècle des maisons de correction et des services hospitalier pour enfants. C'est dans ces établissements que la fonction éducative va se différencier. Les gardiens chercheront a avoir un autre rôle que celui de la surveillance et vont creuser les sillons de la fonctions éducatives. Dans ces structures pour enfants, on est dans le rééduquer et le besoin d'éducation des mineurs qui va favoriser les fonctions rééducatives, elle va émerger dans la figure des contre-maîtres du colonie pénitentiaires qui sont les précurseurs de l'éducation surveillée et dans celle des infirmières institutrice qui fondent les secteur médico-social.

II. L'emergeance de la fonction éducative Les contre-maîtres des colonies pénitentiaires, le code pénal de 1791 puis celui de 1810 distinguaient déjà les mineurs délinquants comme catégorie particulière. D'autres facteurs ont favorisés l'ouverture de ces colonies : le développement de la délinquance juvénile et du vagabondage en ville, la promiscuité carcérale et les mauvais que subissaient les mineurs et enfin, la conscience que les anciens délinquants ou difficiles étaient issus de familles défaillantes et qu'il semblait nécessaire de les isoler pour les rééduquer. Le soucis dans ces colonies, est que d'abord pour les délinquants, s'y retrouvent les enfants insoumis faisant partie de la correction paternelle, les vagabonds, les orphelins trop vieux pour être placé en nourrice, les fugueurs, et les enfants « vicieux » de l'assistance publique. DEMETZ (magistrat) qui ouvre en 1839 la célèbre colonie pénitentiaire agricole de Mettray. La loi de 1850 relative à l'éducation et au patronage des jeunes détenus (A RECOPIER) pour y être élever en commun sous une discipline sévère et appliquée aux travaux de l'agriculture ou de l'industrie. Avant l'ouverture de Metray, il va ouvrir la première école normale de contre-maîtres. DREANO écrit à propos des contre-maîtres de Metray. Les seuls résultats positifs l'ont été au début quand les dirigeants ont pu garantir un fonctionnement un projet qui devait protéger avant de punir.

28/0/2010

Très vite, à Metray comme à Bologne, à Montesson, à Aniane ou Belle-ile en mer l'organisation s'est pervertie, les plus anciens sont attachés à la tache coercitive des gardiens et toutes sortes de dérives se produisent, le système devient de plus en plus totalitaire et les gardiens de plus en plus maltraitants. De disciplinaire, un glissement s'opère vers un modèle répressif. FOUCAULT (sociologue, philosophe) disait de Metray « c'est la forme disciplinaire à l'état la plus intense, (…???) toutes les technologies de coercition, il alla du cloitre, de la prison, du collège et du régiment. » En 1912, c'est l'apparition des tribunaux pour enfants et le constat d'une dégradation de la situation de ces jeunes délinquants va permettre de nouvelles orientations notamment la remise aux parents et le placement en patronage. Cette déflation pénitentiaire entraine la fermeture de 6 colonies entre 1920 et 1935. 1937, fermeture de la dernière colonie Metray. Parallèlement à la même époque, le même cheminement s'opère en milieu hospitalier sous l'initiative de médecins. Au sein des asiles et hôpitaux, le mélange des majeurs et mineurs interroge, des philanthropes et des médecins convaincus de leur éducabilité vont poser les bases de différentes méthodes pédagogiques. 1755, l'Abbé de l'Epé invente la langue des signes et qui ouvre la première école pour enfants sourds. En 1784, HAÜY se consacre à une méthode de lecture pour les aveugles et ouvre l'INJA (Institut National de Jeunes Aveugles). Ils vont peut à peut adapter les méthodes des adultes pour les enfants et vont faire advenir le médico-pédagogique et vont beaucoup écrire sur ces enfants arriérés / imbéciles / idiots. L'adaptation se pose aussi sur l'architecture et le matériel pédagogique, c'est BOURNEVILLE qui évoque ces approches qu'il qualifie d'éducation spécialisé, c'est aussi à ce moment là que vont se créer des formations pour le personnel. Des formations vont s'articuler : fonction d'infirmière et celles d'institutrice, la première formation était en 1880. Il va se créer une fonction qui correspond à « celui ou celle qui garde et s'occupe des locaux et des enfants en dehors des ateliers, de la classe et des soins, c'est l'entrée des éducateurs d'internat, elle marque la distinction entre le sanitaire et le social. A l'écart des fonctions de surveillance, des fonctions de soin, ne nouvelle fonction émerge pour s'occuper de ces enfants qui ont toujours existé, ces enfants abandonnés, déviants ou infirmes. Ceux qui s'y engage sont reconnus pour différents critères qui font la différence : ils offrent une bonne garantie morale, ils partagent la vie des enfants (souvent en internat), ils sont convaincu de leur éducabilité, ils sont capable de faire respecter la discipline, enfin, ils se substituent aux parents. Ce qu'on va d'abord rechercher, ce sont des valeurs, des qualités personnelles, elles seront mises au service d'une fonction éducative émergente, fondées sur le respect, le dévouement, le partage de vie, l'internat sera donc le premier lieu d'exercice. Parmi les étapes déterminante, la création des tribunaux pour enfants, le développement de la neuro-psychiatrie, et enfin, l'ouverture des premières formations d'éducateurs au cours de la seconde guerre mondiale. A. Développement d'un nouveau métier 1. L'héritage de Vichy C'est dans le contexte de la seconde guerre mondiale confronté et sous le régime de Vichy que se trouve toutes les conditions favorables au développement du métier d'ES. En juin 1940, la ligne de démarcation définie, c'est l'exode d'1/5 de la population du nord, cela entraine l'hérence d'une multitude d'enfants et la délinquance juvénile qui augmente. Les mouvements de jeunesse se déploie et apporte leur expérience d'animation et d'accompagnement des jeunes. Ce sont les scout de toute confession, les compagnons de France, les francs et franches camarades, les chantiers de jeunesses, qui tente d'encadrer et fédérer cette jeunesse. En raison des valeurs portées par les valeurs pédagogiques mais aussi de l'expérience leurs chef, beaucoup de ces animateurs constitueront le champ socio-éducatif. Pour mieux remplir leur fonction, certains intègreront des écoles de cadre, elles sont issues du mouvement de jeunesse et des premières écoles d'éducateurs qui ouvres entre 1942 et 1944. Le 25 juillet 1943, « la commission du conseil technique de l'enfance déficiente et en danger morale, dans le cadre d'un décret définit ce qu'est l'enfance inadaptée et regroupe ainsi l'ensemble des enfances inassimilables. » Enfance inadaptée : Est inadapté un enfant, un adolescent, ou plus généralement un jeune de moins de 21 ans, que l'insuffisance de ses aptitudes ou les défauts de son caractère mettent en conflit prolongé avec la réalité et les exigence de l'entourage conforme à l'âge et au milieu social du jeune. Le régime de Vichy va donner une armature au secteur de l'enfance inadaptée, son organisation fait la part belle à l'organisation privée, mais on ne retrouve pas l'affrontement laïque et religieux qu'on a autour de l'école. Il y a une réelle complémentarité entre l'état qui organise et réglemente et l'initiative privée qui assure la gestion des établissements et des services. Les tribunaux pour enfants se développement, et à partir de 1942 certaines régions sont dotées de « centre d'accueil d'observation et de triage » afin d'orienter de manière adaptée chaque jeune. Les ARSEA (Association Régionale de Sauvegarde de l'Enfance et de l'Adolescence) se mettent en place, elles permettront aux structures de trouver une plus grande légitimité, de trouver des moyens, et de diversifier les services rendus. Désormais l'enfance inadaptée va s'entendre de l'abandonner de l'orphelin au criminelle, en passant par le déficient, le difficile, l'anormal, l'enfant en danger moral, le délinquant, le pré-délinquant. Peu à peu va s'ouvrir l'air des pionniers, ces pionniers vont se battre pour la reconnaissance de leur profession, ils vont se battre de manière permanente, la nécessité d'un cadre spécifique et la reconnaissance d'un savoir faire spécifique. A la fin de la guerre, les besoins ne disparaissent pas, les écoles se développent, ainsi que l'armature du cadre de travail. 2. La professionnalisation initiée après guerre. Après guerre va s'initier tout un processus de négociation qui à porter la professionnalisation du métier d'ES. Des éducateurs de jeunes inadaptés se regroupent autour d'une tentative corporatiste et ils fondent en juillet 1947 l'ANEJI (Association National E de Jeunes Inadaptés) ce sont essentiellement des éducateurs qui travaillent dans les ARSEA. L'ANEJI va porter les prérogatives des salariés, les ARSEA se regroupent au niveau national pour fonder l'UNAR (l'Union Nationale des Associations Régionales). En 1951, lors du second congrès de l'UNAR apparaît la première définition de l'éducation spécialisé. L'éducation spécialisé est chargé en dehors des heures de classe ou d'atelier de la surveillance et de l'éducation des enfants et des adolescents présentant des déficiences physiques, des troubles du caractères ou du comportement, délinquants ou en danger, confiés par les autorités judiciaires ou administratives, ou par les familles et des établissements d'éducation ou de rééducation. Cette définition a le mérite A RECOPIER

Le 16 mars 1958, au terme de longues négociations, les premiers accords collectifs de travail l'UNAR et l'ANEJI. Ils reconnaissent une nouvelles fonction qui est celle de l'ES sous réserve de l'obtention du diplôme dispensé dans l'une des écoles d'éducateurs agréés. De 1942 à 1967, c'était un diplôme d'école. En 1962, congrès de l'ANEJI et DREANO qui est représentant national des éducateurs de groupe propose une seconde définition de l'ES où le modèle de technicien est revendiqué DREANO L'éducateur de jeunes inadaptés est un travailleur social technicien des relations humaines qui contribuent en collaborations constante avec les autres techniciens du service ou de l'établissement au soutien, à la restructuration et à l'épanouissement de la personnalité ainsi qu'à la normalisation des rapports sociaux des jeunes qui lui sont confiés, notamment en utilisant la relation individuelle et les inter-relation de groupe à travers les actes de la vie quotidienne dirigés et spontanés. En parallèle va se forger tout le secteur du handicap avec la naissance des premières associations de parents, gestionnaires des établissements spécialisés, avec la plus connu qui est l'UNAPEI (Union Nationale des Associations des Parents d'Enfants Inadaptés) en 1956. Malgré les accords de travail de l'UNAR et l'ANEJI il y a des réticence de la part des partenaires financiers car qui dit qualifiés dit salaires plus important ce qui influent sur le prix de journée. Des syndicats vont se créer (FSNESEI => Employeurs ; SNAEI => Salariés) qui vont aboutir au 15 mars 1966 qui est la convention collective de l'enfance inadaptée. En février 1967, création du DEES. On peut alors s'interroger sur la difficulté qui perdure et qui s'interroge déjà à cette époque de l'identité de l'éducateur spécialisé.

LE DIPLOME DE 2007 PROPOSE UNE DEFINITION DE L'EDUCATEUR SPECIALISE